20/08: Markarfljotgljufur - piste de Fljotsdalur (face au Gigjökull)
Dernier jour de marche.
Commençons par la fin...
Une nouvelle fois toute ma gratitude à Björn qui m'accueille chez lui à Hella en fin de journée.
Enfin un vrai repas équilibré...
Du vin rouge (qui n'a pas déclenché les calculs cette fois) et quelques bières qui m'aident à parler anglais, surtout après une si longue période de jeûne.
Confrontation des avis quand je lui parle des sentiments européens indignés vis à vis de leur attitude face aux ours et aux baleines...
Ils ne comprennent pas les critiques venant de l'extérieur... Et je partage pleinement son avis... moi qui viens du pays du foie gras et qui comprends pas que les gens s'indignent du gavage de ces bestioles...
Bref, superbe soirée... Couché à 3 heures du mat en titubant pour rentrer au camping...
Merci Jean-Pierre, Agnès et Manon du détour que vous avez fait le lendemain (juste une petite traversée de l'Islande) pour me rejoindre (parce que je le vaux bien)...
Merci pour votre gentillesse et le temps que l'on a passé ensemble dans "l'enfer" de la fête de la fondation de la ville de Reykjavik.
Bonne réussite à vos projets et à bientôt lorsque je ferai un petit crochet par chez vous.
Je suis si désolé de ne pas avoir pû me forcer à me joindre à vous pour le runtur du samedi soir, mais réellement je n'en pouvais plu.
Retour en avion sans intérêt le dimanche si ce n'est une énorme crise de claustrophobie dans l'avion pour Copenhague comme je peux n'en rencontrer qu'à la caisse un jour de soldes à carrouf...
Revenons au récit qui va finir ici dans le grand n'importe quoi...
D'abord, continuer le long de la rivière jusqu'à midi. Le bus ne passe ici qu'après 16h00.
Confluence avec l'Innri-Emstrua (elle aussi démoniaque) mais l'accès au surplomb est difficile et je n'ai pas envie de mettre dans le gaz.
Gros ravin ensuite qui me fait quitter le bord du canyon, donc occasion de revenir à la route...
Je la rejoins sous la montagne de Einhyrningur, montagne particulière en forme de pince de crabe (ou de scarabée rhinocéros selon mes trois lascars concurrents ).
Je vais faire original et la contourner par l'autre côté, plus inhabituel.
Grosse surprise de l'autre côté.
Grande prairie toute verte.
Au fond, il y'a un refuge repéré l'an passé qui me faisait beaucoup envie.
Quelle vue ils ont dû avoir du refuge quand le glacier était en éruption (pris dans les nuages today).
Ce refuge est en deux parties. L'étage, fermé à clé est refait à neuf et parait plus qu'accueillant.
En bas, c'est très sommaire mais servira parfaitement d'abri en cas de besoin. Plus grand que Krokur mais pas vraiment sympa.
Je susi très en colère de finir les vacances .
Un temps je me dis d'attendre le bus ici, mais j'ai envie d'avancer un petit peu, de me rapprocher de l'Eyjafjallajökull.
Piste jusqu'au bout... Aucun plaisir... Le temps se dégrade fortement.
Passage par une faille: Trollagja. Petite vue sur le volcan sans nuages.
Usadalur... endroit que je n'aime pas. Qui dégrade les hautes terres de l'Islande. Hôtel, faux hot-spot, restaurant caféréria.
Finies les gorges de la Markarfljot, elle serpente maintenant dans de multiples bras dans la vallée de Fljotsdalur.
Ce n'est vraiment pas très agréable comme endroit à marcher. Mais bon, ce sont les derniers instants...
Plus que 3-4 heures avant le bus... à moins qu'on me prenne en stop avant...
Une seule voiture, pas deux, non, une seule...
Grosse voiture rouge...
S'arrête... Baisse la vitre...
Mes deux secouristes du Laufafell... Ouais, super... Ca va? oui, moi ça va, et toi ça va? oui, ça va...
J'ai super honte.
Niveau crédibilité, je pense que ça le fait pas...mais alors pas du tout.
Leur bagnole et remplie de matos, pas de place pour moi...
Prendre le bus donc. A moment donné, une bifurcation avec deux pistes d'importance égale, une qui va vers les montagnes, une qui reste dans le lit de la rivière. Je choisis celle qui reste dans le lit. Elle me parait plus utilisée.
Il se met à pleuvoir, à tomber un déluge comme je n'en ai pas pris depuis un mois. Ballot à deux heures de la fin.
L'Islande pleure mon départ...
Je pense à me poser et à attendre le bus. Mais je veux marcher jusqu'au dernier moment. Profiter de ces instants, même s'ils ne sont pas des plus agréables.
Marcher jusqu'au premier gué indiqué sur la carte et attendre le bus. Je vais pas me mouiller les pieds quand même.
16h30... Le gué à 500 mètres environ.
Une voiture arrêtée juste de l'autre côté. Le bus apparaît au loin.
J'attends le bus.
Tout à coup, je me rends compte qu'il est sur la mauvaise piste (enfin, plutôt moi)... M...!!!
Courir pour arriver à la bifurcation des deux ou couper à travers champs pour qu'il me prenne.
La voiture ne bouge pas.
Courir toujours. J'arrive au gué. Le croisement est derrière. Si je veux prendre le bus qui roule plutôt vite, je dois franchir le gué très vite.
La voiture ne bouge pas.
Je garde les pompes et le pantalon, je me jette dans la rivière, gros courant, profond jusqu'à mi-cuisses... J'ai jamais aussi peu réfléchi à la traversée d'une rivière aussi grosse. heureusement qu'il n'y a pas de pièges...
Le gars sort de sa voiture. Je vous ai vu de loin. Voulez vous qu'on vous prenne en stop?
Yes...
Mais détrempé complet...
Stop jusqu'à Hella donc où je rencontre Björn dans la soirée comme relaté au début.
Je lui raconte mes dernières péripéties pour le bus...
Je crois qu'il a le mot de la fin en éclatant de rire.
"Poor guy"...