6/12: le Saltare
7h00 du mat. Ca fait bientôt 12 heures que je roupille comme un loir (je les aurai toutes sorties, ces expressions bêtes sur le sommeil).
Une goutte qui me tombe sur le front. Ahhhhhhhhhhh... Que c'est froid et désaagréable. Opening of the eyes. La tente est détrempée, vaincue par la condensation. Faut dire qu'elle était déjà bien trempée avant d'y rentrer hier soir. Je crois qu'elle est dead, qu'elle passera pas une nouvelle saison, tout comme les graules et le pantalon qui auront pas résisté à l'abrasivité de la saison 2010.
Le thermomètre m'indique 4°C dans la tente. Mes fringues sont au minimum humides, au pire comme les chaussettes détrempées. Que du plaisir à enfiler. Et j'imagine que pour les narines des cochons qui errent dans le secteur, je dois commencer à sentir le poney ou à l'un des leurs (va falloir que je fasse gaffe à mes arrières au cas où eux aussi seraient en DS).
Ben dehors, il fait pas plus chaud, forcément.
Premier truc du jour, ranger le camp et le planquer derrière un rocher. Je vais monter au Saltare en mode lightweight (je m'impressionne de jour en jour quant à mon anglais)
Second truc, me bouger le popotin très vite parce que je dois franchir à 20 mètres du camp le gué où j'ai stoppé hier soir, et j'ai mega froid aux pieds, vu que je suis en tongs chaussettes en attendant de traverser pour me chausser pour de bon. Le bon look à l'allemande donc (je vous fais grâce du cliché).
Franchissement du gué. Chaussage sérieux avec de vraies chaussures de marque allemande.
C'est le choc. 20 mètres plus tôt, j'avais la piste, maintenant, je n'ai même plus de sentier. Quelques vagues cairns de ci de là. J'en monte quelques uns en prévision du retour et je dispose également quelques branches mortes en forme de flèche pour m'indiquer la direction au retour. Pourvu qu'il n'y ait pas de cochons espiègles (comme les mémés) pour me modifier le fléchage. J'ai également allumé mon gps en mode tracking pour éventuellement l'utiliser au retour en trackback (quelle technicité!!!)
La montée est terrible. Je m'accroche dans les branches, glisse dans les feuilles mortes. Heureusement, au bout de 20 minutes, j'atteins une sorte de layon assez large et horizontal.
De suite, ça marche beaucoup mieux... Sauf que au bout de 15 minutes seulement, j'arrive à un gué beaucoup plus tôt que je ne le pensais par rapport à la carte. Je cherche un passage en rive droite mais à part me foutre en l'air, je dois admettre qu'il faut traverser ici.
Donc demi-heure après un premier gué, je dois me déchausser à nouveau. pfff...
Bon, on va poursuivre même si je crois pas trop à ce sentier. Pourtant il est assez net et entretenu. Il monte tout de suite en lacets très serrés alors que la carte IGN encore une fois indique qu'il devrait rester en bord de rivière.
Je n'ai pas la foi de chercher le bon chemin. Je le suivrai jusqu'à son terminus. On verra bien la surprise à l'arrivée.
La surprise, en fait, c'est que c'est le bon chemin...
Je suis trop fort...
L'arrivée au confluent des deux torrents encadrant le saltare est superbe et peut suffire largement à une balade familiale.
Magnifiques vasques à l'ombre (là, j'aurais besoin plutôt de soleil) et gros panorama sur les escarpements au loin.
Pour monter au Saltare, j'ai décidé à l'unanimité de prendre le vallon qui passe au sud. Je n'ai aucun topo. C'est une montée au feeling total. Il a l'air moins raide sur la carte et son exposition sud devrait l'avoir déneigé.
Paumage total dès les premiers mètres. je veux rester en rive gauche. Visiblement, c'est pas le bon choix. Gros blocs glacés durs à franchir. Bon, je crois qu'on va en rester là, ça me fait pas du tout marrer.
Donc une petite balade (ballade avec 2l, c'est pour la chanson, qu'est ce que je me frise en orthographe ... Pivot, tu a trouver ton fils spirituel(argh... ça me fait mal de laisser une telle coquille, c'est mon côté psychorigide)) autour des cascades du petit vallon.
Quelques belles pièces...
Lui, je l'ai nommé le rocher qui pleure... (a so poetic guy... hein, Tatiana, dis pas après que je suis pas romantique... Chante(re)lle, Venise, tiramisu aux agrumes... va falloir que je consulte un psy, ça devient grave, limite irréversible)Bon bon bon, une petite blague pour montrer un peu mon côté beauf et viril. je désespère de mon côté féminin ainsi dévoilé...
Hmmm, hmmm... c'est une portugaise qui va au ski. Elle est frigorifiée, bonnet, gants, passe montagne (tiens me rappelle quelqu'un) quand elle arrive au sommet de la piste, prête à descendre.
A ce moment, y'a un gars qui arrive à côté d'elle et qui lui dit: "tout shuss?"
et elle: "non, che peux pas, ch'ai les lèvres chercées!!!..." tagadatsointsoin
Bon voilà ma virilité rétablie...
Nous disions donc... hmmm hmmm...
En baladant (1l, hein...) le long du torrent, je trouve le chemin qui continue vers la tête du vallon. Il suffisait de traverser.
Peu de photos maintenant.
Ca caille sévère. La montée est encore plus sévère, donc je transpire encore plus que j'ai froid.
Concentration obligatoire pour trouver les quelques cairns du chemin. J'en fabrique d'autres.
Quelques vues intéressantes quand la forêt s'ouvre.
Un bébé tafonatu...
Mon GPS, ce couillon,ne capte pas dans la forêt très dense. Pour une fois que je l'utilise... Pffff...
Arrivée à une superbe bergerie sous roche.
La vue qu'il a, le berger, est somptueuse.
Juste après, la sente passe sous une roche plate, puis le sentier devient beaucoup moins évidente sur un sentier encore beaucoup plus raide. Les cairns disparaissent pratiquement. J'abandonne également mes petits monticules. on verra bien au retour. On improvisera.
Il commence à y'avoir beaucoup de neige à cette altitude, légèrement au-dessus de 1000 mètres.
Quand j'en ai ras le bol de longer le vallon, je prends plein nord en direction du sommet. Un petit gaz dans la neige au dessus d'une mini falaise et quelques passages escarpés, puis dans la forêt eclaircie, la pente s'adoucit un peu. La neige est plutôt glissante et je n'ai pas pris les crampons dans le but de rester aussi léger que possible. Donc, j'essaie de progresser sur le maquis épais juste sous le sommet. Le pantalon déjà partiellement déchiré finit de mourir. J'ai de la boue jusqu'aux genoux maintenant et les mains ressemblent à un hérisson.
L'air est vraiment vif mais je suis en nage. Je cours presque pour arriver au sommet, toujours en tee shirt (quand je suis en tee shirt avec une température proche de 0°C, c'est signe que je suis en forme, ou alors que j'ai la fièvre). J'ai les bras glacés au touché et pourtant, je suis brulant à l'intérieur (c'est peut être à cause de ma DS). J'adore ce contraste de température entre dehors et dedans, fasciné par les capacités d'adaptation de mon corps à un environnement hostile.
Les ronces ont aussi bien contribué à me réchauffer.
Une phot sous le sommet pour couper court à mes divagations.
Et maintenant au sommet...
On a du mal à imaginer qu'on est en Corse, moi je dis...
Bon, je dois avouer que j'ai échoué à 50 mètres du sommet à proprement parler, le passage étant totalement verglacé.
la descente est en fait une formalité. Juste un passage où je galère un peu. Pour éviter les zones ravinées, je prends l'option de passer plus près du torrent. alors, c'est sûr, pas de ravins mais je me lacère définitivement les bras dans un roncier immence.
Presque en bas, je retrouve la fameuse bergerie sous roche (vue de derrière, donc que la roche évidemment).
Et le passage sous le rocher (avec bibi(gfoot)).
I've survived to Saltare.
Encore une ch'tite vue du massif de la Solitude pour la route et on s' cass'.
Survécu, d'accord, mais bien marqué quand même... oh la tronche du gus (2 semaines sans se raser, ça commence à se voir)
Le retour à partir de là se fait sans incidents.
Bien sûr il faut refranchir le gué en shanklettes (squelettes à la Grande Motte ou méduses en Bretagne à moins que ce soit le contraire).
Mes cairns du début et mon fléchage sanglier futé m'aident à retourner easily au camp. Je franchis le gué final sans me déchausser. Y'en a marre et bien sûr je me remplis la chaussure gauche (détail très important, je sais, que de savoir que c'est la gauche).
Récup du matos dans les kékés au péril de ma vie. Ptain, y'a personne qui risquait de me le faucher.
Et retour par la piste de la veille. quand enfin, j'arrive au bord du Fango, le portable passe. J'en profite pour passer le coup de fil fatidique au gîte de Tuarelli.
Z'êtes ouverts?
Non
Ah, alors c'est pas la peine de vous demander s'il vous reste des chambres
Ben non, mais comment allez vous faire?
Ben par votre faute,je vais mourir de froid dans l'hostile nature corse (que je te le culpabilise). Au revoir mon bon monsieur.
Et paf, j'ai eu le dernier mot...
Vous qui suivez de près mes aventures, vous vous rappellerez que j'avais repéré de belles zones de bivouac au bord du Torrent hier soir en montant. C'est le moment de s'y installer.
Bien planqué de la piste derrière un super petit muret.
La tente est détrempée à un point que ça en est indécent. Obligé d'essuyer l'intérieur avec ma serviette avant de déplier mes affaires.
J'espérais aller beaucoup plus loin ce soir vers Galéria... Demain, ça va être une journée de dingue pour rallier Bonifatu.
Le dernier regard sur la Solitude (le dernier, promis) juste avant le coucher de soleil.
Bon, un deuxième sous un angle particulier.
Je goute à un muesli lyo pour mon 4 heures, histoire de savoir si j'ai repris goût à cette mixture dans une préparation différente (cf tous mes posts 2008 et Corse mai 2009). Berk... il a un goût de vomi à tel point que je manque de gerber. mais comment osent ils mettre ça sur le marché? Je vais au bord du torrent pour balancer le bidule aux truites quand je tombe sur le cul. C'est vrai que ça glisse un peu, mais ça pas ça que je veux dire.
Depuis que je dors dehors, j'ai eu droit à des ciels dorés ou aciers en Islande, vermillons en Corse, argentés en Irlande, noirs un peu partout sauff quand c'est le soleil de minuit. Mais là, ce coup ci, j'ai droit à un cuivré.
Sublime...
La couleur redevient un peu plus classique au retour à la tente.
Conditions identiques à hier soir. 4°C sous la tente, très grosse humidité.
Difficulté à faire fonctionner le réchaud à son efficacité maximale.
Dodo très tôt encore une fois. Enfin une journée où je me suis vraiment envoyé hors sentiers courus. J'ai bien dégusté. J'adore.
Une goutte qui me tombe sur le front. Ahhhhhhhhhhh... Que c'est froid et désaagréable. Opening of the eyes. La tente est détrempée, vaincue par la condensation. Faut dire qu'elle était déjà bien trempée avant d'y rentrer hier soir. Je crois qu'elle est dead, qu'elle passera pas une nouvelle saison, tout comme les graules et le pantalon qui auront pas résisté à l'abrasivité de la saison 2010.
Le thermomètre m'indique 4°C dans la tente. Mes fringues sont au minimum humides, au pire comme les chaussettes détrempées. Que du plaisir à enfiler. Et j'imagine que pour les narines des cochons qui errent dans le secteur, je dois commencer à sentir le poney ou à l'un des leurs (va falloir que je fasse gaffe à mes arrières au cas où eux aussi seraient en DS).
Ben dehors, il fait pas plus chaud, forcément.
Premier truc du jour, ranger le camp et le planquer derrière un rocher. Je vais monter au Saltare en mode lightweight (je m'impressionne de jour en jour quant à mon anglais)
Second truc, me bouger le popotin très vite parce que je dois franchir à 20 mètres du camp le gué où j'ai stoppé hier soir, et j'ai mega froid aux pieds, vu que je suis en tongs chaussettes en attendant de traverser pour me chausser pour de bon. Le bon look à l'allemande donc (je vous fais grâce du cliché).
Franchissement du gué. Chaussage sérieux avec de vraies chaussures de marque allemande.
C'est le choc. 20 mètres plus tôt, j'avais la piste, maintenant, je n'ai même plus de sentier. Quelques vagues cairns de ci de là. J'en monte quelques uns en prévision du retour et je dispose également quelques branches mortes en forme de flèche pour m'indiquer la direction au retour. Pourvu qu'il n'y ait pas de cochons espiègles (comme les mémés) pour me modifier le fléchage. J'ai également allumé mon gps en mode tracking pour éventuellement l'utiliser au retour en trackback (quelle technicité!!!)
La montée est terrible. Je m'accroche dans les branches, glisse dans les feuilles mortes. Heureusement, au bout de 20 minutes, j'atteins une sorte de layon assez large et horizontal.
De suite, ça marche beaucoup mieux... Sauf que au bout de 15 minutes seulement, j'arrive à un gué beaucoup plus tôt que je ne le pensais par rapport à la carte. Je cherche un passage en rive droite mais à part me foutre en l'air, je dois admettre qu'il faut traverser ici.
Donc demi-heure après un premier gué, je dois me déchausser à nouveau. pfff...
Bon, on va poursuivre même si je crois pas trop à ce sentier. Pourtant il est assez net et entretenu. Il monte tout de suite en lacets très serrés alors que la carte IGN encore une fois indique qu'il devrait rester en bord de rivière.
Je n'ai pas la foi de chercher le bon chemin. Je le suivrai jusqu'à son terminus. On verra bien la surprise à l'arrivée.
La surprise, en fait, c'est que c'est le bon chemin...
Je suis trop fort...
L'arrivée au confluent des deux torrents encadrant le saltare est superbe et peut suffire largement à une balade familiale.
Magnifiques vasques à l'ombre (là, j'aurais besoin plutôt de soleil) et gros panorama sur les escarpements au loin.
Pour monter au Saltare, j'ai décidé à l'unanimité de prendre le vallon qui passe au sud. Je n'ai aucun topo. C'est une montée au feeling total. Il a l'air moins raide sur la carte et son exposition sud devrait l'avoir déneigé.
Paumage total dès les premiers mètres. je veux rester en rive gauche. Visiblement, c'est pas le bon choix. Gros blocs glacés durs à franchir. Bon, je crois qu'on va en rester là, ça me fait pas du tout marrer.
Donc une petite balade (ballade avec 2l, c'est pour la chanson, qu'est ce que je me frise en orthographe ... Pivot, tu a trouver ton fils spirituel(argh... ça me fait mal de laisser une telle coquille, c'est mon côté psychorigide)) autour des cascades du petit vallon.
Quelques belles pièces...
Lui, je l'ai nommé le rocher qui pleure... (a so poetic guy... hein, Tatiana, dis pas après que je suis pas romantique... Chante(re)lle, Venise, tiramisu aux agrumes... va falloir que je consulte un psy, ça devient grave, limite irréversible)Bon bon bon, une petite blague pour montrer un peu mon côté beauf et viril. je désespère de mon côté féminin ainsi dévoilé...
Hmmm, hmmm... c'est une portugaise qui va au ski. Elle est frigorifiée, bonnet, gants, passe montagne (tiens me rappelle quelqu'un) quand elle arrive au sommet de la piste, prête à descendre.
A ce moment, y'a un gars qui arrive à côté d'elle et qui lui dit: "tout shuss?"
et elle: "non, che peux pas, ch'ai les lèvres chercées!!!..." tagadatsointsoin
Bon voilà ma virilité rétablie...
Nous disions donc... hmmm hmmm...
En baladant (1l, hein...) le long du torrent, je trouve le chemin qui continue vers la tête du vallon. Il suffisait de traverser.
Peu de photos maintenant.
Ca caille sévère. La montée est encore plus sévère, donc je transpire encore plus que j'ai froid.
Concentration obligatoire pour trouver les quelques cairns du chemin. J'en fabrique d'autres.
Quelques vues intéressantes quand la forêt s'ouvre.
Un bébé tafonatu...
Mon GPS, ce couillon,ne capte pas dans la forêt très dense. Pour une fois que je l'utilise... Pffff...
Arrivée à une superbe bergerie sous roche.
La vue qu'il a, le berger, est somptueuse.
Juste après, la sente passe sous une roche plate, puis le sentier devient beaucoup moins évidente sur un sentier encore beaucoup plus raide. Les cairns disparaissent pratiquement. J'abandonne également mes petits monticules. on verra bien au retour. On improvisera.
Il commence à y'avoir beaucoup de neige à cette altitude, légèrement au-dessus de 1000 mètres.
Quand j'en ai ras le bol de longer le vallon, je prends plein nord en direction du sommet. Un petit gaz dans la neige au dessus d'une mini falaise et quelques passages escarpés, puis dans la forêt eclaircie, la pente s'adoucit un peu. La neige est plutôt glissante et je n'ai pas pris les crampons dans le but de rester aussi léger que possible. Donc, j'essaie de progresser sur le maquis épais juste sous le sommet. Le pantalon déjà partiellement déchiré finit de mourir. J'ai de la boue jusqu'aux genoux maintenant et les mains ressemblent à un hérisson.
L'air est vraiment vif mais je suis en nage. Je cours presque pour arriver au sommet, toujours en tee shirt (quand je suis en tee shirt avec une température proche de 0°C, c'est signe que je suis en forme, ou alors que j'ai la fièvre). J'ai les bras glacés au touché et pourtant, je suis brulant à l'intérieur (c'est peut être à cause de ma DS). J'adore ce contraste de température entre dehors et dedans, fasciné par les capacités d'adaptation de mon corps à un environnement hostile.
Les ronces ont aussi bien contribué à me réchauffer.
Une phot sous le sommet pour couper court à mes divagations.
Et maintenant au sommet...
On a du mal à imaginer qu'on est en Corse, moi je dis...
Bon, je dois avouer que j'ai échoué à 50 mètres du sommet à proprement parler, le passage étant totalement verglacé.
la descente est en fait une formalité. Juste un passage où je galère un peu. Pour éviter les zones ravinées, je prends l'option de passer plus près du torrent. alors, c'est sûr, pas de ravins mais je me lacère définitivement les bras dans un roncier immence.
Presque en bas, je retrouve la fameuse bergerie sous roche (vue de derrière, donc que la roche évidemment).
Et le passage sous le rocher (avec bibi(gfoot)).
I've survived to Saltare.
Encore une ch'tite vue du massif de la Solitude pour la route et on s' cass'.
Survécu, d'accord, mais bien marqué quand même... oh la tronche du gus (2 semaines sans se raser, ça commence à se voir)
Le retour à partir de là se fait sans incidents.
Bien sûr il faut refranchir le gué en shanklettes (squelettes à la Grande Motte ou méduses en Bretagne à moins que ce soit le contraire).
Mes cairns du début et mon fléchage sanglier futé m'aident à retourner easily au camp. Je franchis le gué final sans me déchausser. Y'en a marre et bien sûr je me remplis la chaussure gauche (détail très important, je sais, que de savoir que c'est la gauche).
Récup du matos dans les kékés au péril de ma vie. Ptain, y'a personne qui risquait de me le faucher.
Et retour par la piste de la veille. quand enfin, j'arrive au bord du Fango, le portable passe. J'en profite pour passer le coup de fil fatidique au gîte de Tuarelli.
Z'êtes ouverts?
Non
Ah, alors c'est pas la peine de vous demander s'il vous reste des chambres
Ben non, mais comment allez vous faire?
Ben par votre faute,je vais mourir de froid dans l'hostile nature corse (que je te le culpabilise). Au revoir mon bon monsieur.
Et paf, j'ai eu le dernier mot...
Vous qui suivez de près mes aventures, vous vous rappellerez que j'avais repéré de belles zones de bivouac au bord du Torrent hier soir en montant. C'est le moment de s'y installer.
Bien planqué de la piste derrière un super petit muret.
La tente est détrempée à un point que ça en est indécent. Obligé d'essuyer l'intérieur avec ma serviette avant de déplier mes affaires.
J'espérais aller beaucoup plus loin ce soir vers Galéria... Demain, ça va être une journée de dingue pour rallier Bonifatu.
Le dernier regard sur la Solitude (le dernier, promis) juste avant le coucher de soleil.
Bon, un deuxième sous un angle particulier.
Je goute à un muesli lyo pour mon 4 heures, histoire de savoir si j'ai repris goût à cette mixture dans une préparation différente (cf tous mes posts 2008 et Corse mai 2009). Berk... il a un goût de vomi à tel point que je manque de gerber. mais comment osent ils mettre ça sur le marché? Je vais au bord du torrent pour balancer le bidule aux truites quand je tombe sur le cul. C'est vrai que ça glisse un peu, mais ça pas ça que je veux dire.
Depuis que je dors dehors, j'ai eu droit à des ciels dorés ou aciers en Islande, vermillons en Corse, argentés en Irlande, noirs un peu partout sauff quand c'est le soleil de minuit. Mais là, ce coup ci, j'ai droit à un cuivré.
Sublime...
La couleur redevient un peu plus classique au retour à la tente.
Conditions identiques à hier soir. 4°C sous la tente, très grosse humidité.
Difficulté à faire fonctionner le réchaud à son efficacité maximale.
Dodo très tôt encore une fois. Enfin une journée où je me suis vraiment envoyé hors sentiers courus. J'ai bien dégusté. J'adore.